Conseils
- Que faire en cas de décès
- L’inhumation
- Le but des funérailles
- L’enfant et la mort
- Combien de temps dure un deuil ?
- Les 4 étapes du deuil
Que faire en cas de décès.
Avant tout, si vous venez d’être confronté à un décès, nous vous prions d’accepter nos plus sincères condoléances.
Nous sommes à votre entière disposition 7/7 et 24/24.
Un service de garde est disponible au 0800/1.6040.
Important : aucune institution, aucun home, aucune autorité ne peut vous obliger à prendre un entrepreneur de pompes funèbres que vous n’avez pas librement choisi.
Décès dans un hôpital ou dans un établissement médicalisé :
L’établissement entreprend les premières démarches : constat médical lors du décès, premiers soins et accueil des proches dans la chambre.
Ensuite, vous prendrez contact avec nous. Nous sommes également souvent consultés avant un décès pour des conseils. N’hésitez donc pas à nous poser toutes les questions que vous souhaitez.
Décès à domicile à la suite d’une maladie :
La famille est souvent réunie auprès du lit du défunt. Le médecin de famille ou le médecin de garde sera appelé pour constater le décès.
Il n’est aucunement nécessaire d’appeler par exemple la police ou tout autre service officiel. Par contre, l’infirmière des soins à domicile pourra passer pour accomplir les premiers soins mortuaires.
Ensuite, vous prendrez contact avec nous. Nous sommes également souvent consultés avant un décès pour des conseils. N’hésitez donc pas à nous poser toutes les questions que vous souhaitez.
Quelques gestes à effectuer dans les premiers instants :
- Fermer les volets et les fenêtres, tirer les rideaux
- Arrêter le chauffage
- Éteindre ou ne laisser qu’un minimum de lumière électrique
- Fermer la ou les portes de cette pièce
Décès à domicile de manière inattendue :
Il y a lieu d’appeler le médecin de famille pour constater le décès. Il renseignera sur les causes de la mort. Si le décès vous paraît suspect, contactez la police.
Ensuite, vous prendrez contact avec nous. Nous sommes également souvent consultés avant un décès pour des conseils. N’hésitez donc pas à nous poser toutes les questions que vous souhaitez.
Quelques gestes à effectuer dans les premiers instants :
- Fermer les volets et les fenêtres, tirer les rideaux
- Arrêter le chauffage
- Éteindre ou ne laisser qu’un minimum de lumière électrique
- Fermer la ou les portes de cette pièce
Décès sur la voie publique :
La police est toujours appelée sur les lieux. Elle décide des premières mesures et informe la famille de ce qui est arrivé.
Dès ce moment, la famille d’un défunt a des droits tels que le choix de l’entreprise de pompes funèbres qui peut être autre que celle mandatée par les services de police, le choix du lieu où reposera le défunt et où la famille se retrouvera auprès du défunt.
Les services de police peuvent demander à un entrepreneur de ramener la dépouille mortelle soit dans une morgue communale ou dans un funérarium privé. Cet entrepreneur ayant reçu une mission d’un service public, celui-ci facturera donc l’autorité qui l’a réquisitionné. Dans ce cas, sauf si vous avez demandé vous-même des services à celui-ci, vous n’avez rien à payer. Ne signez aucun document sans en avoir informé l’entrepreneur que vous avez librement choisi. Le plus simple est de nous contacter afin de prendre les mesures nécessaires pour ramener le corps à l’endroit de votre choix.
Que devez-vous préparer ?
Nous nous rencontrerons à l’endroit de votre choix et organiserons la cérémonie ensemble.
Nous réglerons tous les détails avec vous et vous aiderons à personnaliser au maximum les funérailles de votre proche.
Lors de cette première rencontre, vous devrez nous fournir les documents suivants :
- La carte d’identité du défunt
- Son permis de conduite
- Son livret de mariage
- Le certificat de décès établi par le médecin
- Les documents relatifs à son assurance décès
Nous vous demanderons également de préparer des vêtements afin d’effectuer la toilette de votre proche.
Ensuite, nous prendrons l’ensemble des démarches en charge, afin de vous permettre de vous concentrer sur l’essentiel : vous, votre famille et votre proche défunt.
L’inhumation
L’inhumation consiste à mettre le défunt sous terre dans un cimetière.
Il existe 3 types d’inhumation : en terre commune , en terrain concédé ou en caveau .
Pour acquérir une concession , il convient de s’adresser au responsable du cimetière pour fixer l’emplacement désiré. Il faut ensuite se rendre au service des sépultures de la commune pour remplir les documents officiels.
On peut désirer être inhumé dans une sépulture existante . Il faut dans ce cas fournir les documents nécessaires attestant cette possibilité.
Peuvent être inhumés dans une même concession :
- Conjoint et parents
- Une autre personne désignée par le demandeur, le conjoint ou les parents
- Les membres d’une ou plusieurs communautés religieuses
- Ceux qui en ont exprimé leur volonté auprès des autorités communales
Pour le renouvellement , il y a lieu de s’adresser aux autorités communales, si ce renouvellement se fait un certain nombre d’années avant la date d’expiration, le coût du renouvellement sera moins élevé (pour les tarifs, s’adresser aux autorités communales).
Attention : une concession se perd lorsqu’un employé de l’administration communale constate officiellement un état d’abandon de la tombe . Dans ce cas, un avis est affiché au cimetière stipulant l’obligation d’entretien. Si celui-ci n’est pas réalisé dans les délais impartis, la concession peut prendre fin. La loi permet aux communes de reprendre les concessions laissées à l’abandon.
Inhumation en terre commune :
Pour le défunt domicilié ou décédé dans la commune, l’inhumation est gratuite.
Le corps reposera au minimum cinq ans dans le cimetière.
Attention : les sépultures ordinaires qui ne font pas l’objet d’une concession peuvent être reprises par l’administration communale cinq ans après la première inhumation. Ces sépultures peuvent cependant être conservées contre paiement, par des parents ou amis, d’une redevance annuelle prenant cours également cinq ans après la première inhumation. Le défaut de paiement de cette redevance annuelle est considéré comme un abandon de la sépulture, et ce sans avertissement de la part de l’administration communale.
Inhumation en terrain concédé :
La famille paie le droit d’utiliser le terrain où reposera le corps.
La durée de la concession dépend du règlement communal (maximum 30 ans).
Durant cette période, la famille doit entretenir la sépulture sous peine de perdre la concession.
Inhumation en caveau :
La famille paie le droit d’utiliser un terrain où elle construira un caveau.
La durée de la concession est particulière à chaque commune (maximum 30 ans).
Durant cette période, la famille doit entretenir le caveau sous peine de perdre la concession.
Le cercueil doit être adapté selon le règlement communal en vigueur (cercueil bois et/ou zinc, polyester, etc.).
Important : toute personne peut, de son vivant, faire connaître ses dernières volontés quant au mode de sépulture (inhumation ou crémation) qu’il souhaite. À défaut de s’être manifesté à cet égard ou encore d’avoir fait consigner une déclaration au registre de la population à l’administration communale, c’est à la famille proche (conjoint et enfants) qu’il appartient de décider du mode de sépulture.
Incinération.
L’incinération, appelée aussi crémation, consiste à incinérer le corps et à rendre les cendres à la famille pour les différentes destinations rendues possibles par la loi :
- Dispersion au crématorium
- Dispersion au cimetière
- Immersion en mer du nord dans une urne soluble
- Inhumation en terre commune
- Inhumation en terrain concédé
- Inhumation en caveau
- Mise en columbarium
- Conservation, inhumation ou dispersion chez un privé
- Retour des cendres à l’étranger
En pratique, l’incinération est subordonnée à une demande d’autorisation , délivrée par l’officier de l’état civil auprès duquel la déclaration de décès est effectuée. Une déclaration de dernières volontés du défunt lui-même, marquant son choix pour ce mode de sépulture, équivaut à cette demande d’autorisation.
La famille proche peut désormais demander à obtenir une partie symbolique des cendres pour les conserver dans une mini-urne ou un bijou.
Incinération et religion
Depuis 1963, l’Église Catholique admet l’incinération, même si elle reconnaît une préférence pour l’inhumation. La crémation doit avoir lieu après le passage à l’église. L’Église Catholique n’est pas favorable à la conservation des cendres dans une urne chez soi ni à sa dispersion.
Si la crémation est interdite par le judaïsme et par l’islam, cette pratique est plus courante chez les protestants, et ce depuis la fin du dix-huitième siècle déjà.
Important : toute personne peut, de son vivant, faire connaître ses dernières volontés quant au mode de sépulture (inhumation ou crémation) qu’il souhaite. À défaut de s’être manifesté à cet égard ou encore d’avoir fait consigner une déclaration au registre de la population à l’administration communale, c’est à la famille proche (conjoint et enfants) qu’il appartient de décider du mode de sépulture.
En tant que membre de la Fédération nationale des Pompes funèbres de Belgique, nous souscrivons pleinement au code de bonne conduite pour la crémation.
Le but des funérailles.
Invariablement, le sujet des funérailles et de leur coût a reçu un traitement pour le moins défavorable des médias. Les journalistes ont toujours tendance à se focaliser sur les aspects tangibles, comprenez le coût, du service funéraire, plutôt que sur ses aspects intangibles ou la valeur des services prestés.
Ce traitement tend souvent à conclure que tout cela n’est que « business » et n’a d’autres valeurs que celle qui apparaît au bas de la facture de l’entreprise de pompes funèbres.
Nous pensons que la valeur intangible des funérailles est infiniment plus élevée que le coût réel de celles-ci. L’essentiel de cette affirmation est décrit puis expliqué ci-dessous.
Les funérailles :
- aident à prendre conscience de la réalité et la finalité de la mort
- fournissent un climat propice au deuil et à l’expression de son chagrin
- permettent à un groupe de personne de faire sienne la souffrance d’un être cher
- sont un des rares moments où l’on donne de l’amour sans en attendre en retour
- sont un moyen pour une communauté de rendre hommage à une personne disparue
- encourage l’affirmation des croyances religieuses
- sont la célébration d’une vie qui a été vécue autant que l’affirmation sociale qu’une mort est survenue
Examiner quelques points d’une façon plus détaillée peut nous aider à comprendre le but des funérailles.
Les funérailles aident à prendre conscience de la réalité et la finalité de la mort
La plupart des auteurs qui écrivent sur la mort affirment unanimement que notre société actuelle n’est pas très à l’aise avec celle-ci. Dans notre culture européenne, la réponse la plus fréquente lorsque l’on parle de la mort est de l’éviter ou de la renier. La peur est au cœur de cette réaction. Rien n’est plus inconnu que la mort et c’est dans la nature humaine de craindre l’inconnu.
Doug Manning écrivit dans l’un de ces ouvrages que « la difficulté que nous éprouvons pour faire face à la mort est due à notre peur de l’intimité de nos sentiments ». Rares sont les choses qui sont plus intimes que les pensées et les sentiments que nous éprouvons lors de la mort d’un être cher.
Le moment précis des funérailles est un de ces moments durant lesquels on nous demande de faire face à la réalité de la mort. Les auteurs du livre « La dernière danse » pensent « qu’organiser les funérailles de quelqu’un engage les survivants dans un processus qui les fait admettre que la personne décédée est réellement morte ».
L’exposition du défunt dans la mortuaire est une autre étape de cette acceptation de la mort. Que le cercueil reste ouvert ou non lors des visites reste à la discrétion des familles, mais voir le défunt, bien que cela représente souvent un moment douloureux, permet de mettre en route tout un processus de guérison émotionnelle.
Les funérailles fournissent un climat propice au deuil et à l’expression de son chagrin
Ignorer le besoin que nous avons tous de faire le deuil et de pleurer la disparition d’un être cher revient purement et simplement à renier la valeur et le but des funérailles. Un service funéraire qui feindrait d’ignorer le fait que quelqu’un s’en est allé n’a pas de raison d’être. Au contraire, un service funéraire durant lequel les personnes endeuillées peuvent exprimer et partager leur peine est un service funéraire qui leur permettra une fois encore d’aller un peu plus vers une guérison émotionnelle.
Les funérailles sont un moyen pour une communauté de rendre hommage à une personne disparue
Le lourd fardeau que nous portons à la mort d’un proche est souvent allégé lorsque l’on se rend compte que d’autres portent également cette souffrance. Les funérailles permettent aux personnes d’être ensemble et de se soutenir les unes les autres. En plus de remplir une fonction psychologique, les funérailles ont également un rôle social très fort à jouer.
La tristesse est souvent plus facile à supporter lorsque nous pouvons la partager. Notre simple présence suffit parfois à dire à quelqu’un : « je suis là si tu as besoin de moi ». Lorsque nous agissons ainsi, nous faisons les choses sans rien attendre en retour, si ce n’est l’espoir d’atténuer la souffrance de la personne endeuillée.
Les funérailles encouragent l’affirmation des croyances religieuses
L’affirmation de ses croyances religieuses est une partie intégrante du service funéraire. Ces croyances souvent malmenées au quotidien sont profondément réaffirmées lors des funérailles.
Les funérailles sont la célébration d’une vie
Célébrer et reconnaître qu’une vie a été vécue témoigne de l’importance portée à une personne. Les funérailles sont une opportunité de montrer à quel point une personne nous était chère. L’importance qu’avait une personne aux yeux des gens ne se mesure pas simplement par le nombre de personnes présentes aux funérailles ni par la taille des montages floraux. Cette démonstration se construit tout au long des funérailles.
Chaque famille a sa propre et unique façon de témoigner cet attachement. Lorsque le service funéraire donne aux membres d’une famille et à leurs amis l’opportunité de rendre hommage à la vie de leur proche disparu, lorsque les mots prononcés et pensées partagées apaisent la souffrance des proches, nous pouvons considérer que le service religieux a pleinement joué son rôle.
Ne sont vraiment morts que ceux qui le sont dans le coeur des vivants
Dans cet esprit, il est primordial de ne pas perdre de vue l’importance des rites funéraires, ainsi que la valeur et le but des funérailles.
L’enfant et la mort.
L’enfant et la mort
Un jour, l’enfant est confronté à la réalité de la mort ; que ce soit à travers la perte d’un proche ou d’un animal de compagnie. Parfois, c’est simplement à la suite d’un livre, d’un film ou d’une conversation.
Aborder le sujet de la mort suscite bien des réticences – on veut protéger son enfant – mais s’il est demandeur, il est nécessaire de l’aider à développer sa réflexion.
La mort, une réalité mise à distance
Dans nos sociétés modernes, notre confrontation à la mort s’est quelque peu désincarnée. Omniprésente dans les médias d’information, rendue spectaculaire par le cinéma, la mort est avec le sexe, l’un des ressorts médiatiques les plus utilisés. Mais dans le même temps, elle s’est éloignée de notre vie de tous les jours.
Il n’y a pas si longtemps, plusieurs générations cohabitaient sous le même toit. Dorénavant, on vieillit en maison de retraite, on meurt à l’hôpital. La mort aseptisée est devenue une affaire de spécialistes (services de gériatrie, de soins palliatifs, etc.). Une évolution sociétale avec ses bénéfices, et ses revers.
Devenue moins familière, on se sent démuni face à la mort de ses proches et on aimerait continuer à préserver son enfant. Pourtant, la mort fait partie de la vie, c’est même là, l’une de nos seules certitudes.
“Mon enfant n’a pas connu de décès,
dois-je aborder ce sujet avec lui ?”
Lorsque votre enfant n’a pas connu de décès et qu’il ne vous pose pas de questions, il est préférable d’attendre que la démarche vienne de lui, de le laisser cheminer à son propre rythme et d’éviter de lui projeter des craintes d’adulte. Viendra le moment, où votre enfant remarquera la mort d’un animal ou d’une plante et souhaitera comprendre ce qui se passe. L’occasion parfaite pour aborder le sujet, avec douceur et délicatesse.
Cette « éducation préventive » à travers une mort qui n’est pas tragique (plantes, insectes, films…) peut s’avérer particulièrement bénéfique lorsqu’il sera confronté à la perte d’une personne proche ou d’un animal de compagnie. Par ailleurs, précisons qu’il faut éviter de minimiser la mort de son animal préféré, qui peut être plus importante à ses yeux que la mort d’un parent éloigné.
Comment expliquer la mort à un enfant ?
Il s’agit d’utiliser des mots simples et de se montrer rassurant. Vous pouvez lui expliquer que la mort est une chose naturelle, qu’elle fait partie de la vie. Les questions de l’enfant sont généralement très concrètes : « Quand on est mort, est-ce que ça fait mal ? », « est-ce qu’il fait noir ? », « si on ouvre les yeux sous terre, est-ce qu’on a peur ? »… Des questions qui n’attendent au final que des réponses claires et honnêtes, mais sans détails morbides. L’enfant sera rassuré de savoir que l’on a plus mal lorsqu’on est mort, et que même s’il fait noir sous terre, on n’a pas peur, etc.
Se montrer ouvert et disponible
Selon vos convictions philosophiques ou religieuses, les explications que vous donnerez vous seront personnelles, mais montrez-vous toujours ouvert(e), disponible et encouragez-le à poser des questions. Si vous ne savez pas répondre à l’une de ses questions, dites-le-lui tout simplement. La mort est un des grands mystères de la vie, et on ne sait pas tout, quel que soit son âge. Sinon, un moyen simple pour savoir à quel point l’enfant est préoccupé par la réponse à sa question est de lui demander : « Qu’est-ce que tu en penses, toi ? ».
En raison de son mode de pensée particulier (pensée magique), et même s’il vous parait indifférent, l’enfant a besoin de savoir qu’il n’est pas responsable de la mort, qu’il ne l’a pas provoqué par ce qu’il a fait, dit ou encore pensé. Suivant la maturité et l’âge de votre enfant, vous pouvez lui dire que ce qui vit peut tomber gravement malade et ne pas rester en vie, mais rassurez-le alors sur le fait que l’on peut guérir et que l’on vit généralement très vieux.
En tant que parent, vous êtes LA référence pour votre enfant. Il vous idéalise, et prendra vraisemblablement pour modèle votre propre attitude face à la mort. D’où l’importance d’aborder ce sujet avec une attitude ouverte et bienveillante.
Comme nous le détaillons dans le paragraphe suivant, la compréhension de la mort chez un enfant varie beaucoup selon son âge. Ce qui signifie qu’il aura besoin de revenir vers vous pour vous poser de nouvelles questions.
Comment évolue le concept de mort chez l’enfant ?
– Le très jeune enfant (0 à 36 mois) est surtout sensible à l’absence physique et temporaire du parent, dont il attend le retour avec impatience et angoisse. Il n’a pas accès au concept de mort, et à son caractère permanent, il perçoit néanmoins la douleur de son entourage en deuil.
– L’enfant de 3 à 5/6 ans commence à se construire une représentation mentale de la mort. Mais le caractère irréversible de celle-ci n’est pas intégré. La mort est vue comme un état temporaire, un peu comme le sommeil. On meurt, mais on peut vite ressusciter. Lorsqu’on ne connaît pas cette étape, on est généralement pris au dépourvu quand on entend : « combien de temps, il sera mort, papy ? ». Question pourtant pertinente pour cet âge.
Il n’y a rien d’anormal à ce que les enfants jouent à tuer et à simuler la mort, surtout lorsqu’ils ont perdu un proche. C’est leur manière d’apprivoiser la mort et de manifester leur deuil.
– L’enfant de 5 à 8 ans a tendance à personnifier la mort comme un être effrayant et punisseur. Peu à peu, il intégrera que tout le monde meure, que c’est un processus naturel, universel et irréversible.
– L’enfant entre 8 et 12 ans a une conception de la mort proche de celle des adultes. Il a accès à la pensée abstraite et se questionne sur la vie et son sens ainsi que sur l’éventualité de sa mort et celle de ses parents.
Pour conclure, rappelons qu’à tous les âges, le besoin essentiel de l’enfant est de se sentir aimé et sécurisé. L’enfant n’a pas tant peur de la mort que du fait d’être abandonné.
Combien de temps dure un deuil ?
Combien de temps dure un deuil ? C’est l’une des questions que l’on nous pose le plus souvent, c’est l’une des questions les plus délicates à répondre. Elle est délicate, car elle masque souvent d’autres demandes. Par exemple : combien de temps, est-ce que je vais souffrir ? Question bien légitime : on souffre et on aimerait savoir s’il y a de la lumière au bout du tunnel.
La peur d’être “anormal”, de devenir fou
Il peut aussi y’avoir le sous-entendu : combien de temps dure un deuil, “normal”… ou lorsqu’on est, entre guillemets : “normal” ?
Avec la crainte d’être dans un deuil dit “pathologique”, si on n’a pas respecté le délai imparti. Cela peut faire sourire, mais parfois la pression de certaines personnes de son entourage peut le laisser croire. Alors non, il faut leur dire que le deuil n’est pas une sorte de grippe que l’on attrape après le décès d’un proche et que l’on peut soigner en deux semaines. Le deuil n’est pas une maladie, c’est un cheminement intérieur, parfois long et chaotique.
La durée du deuil : une question trop générale
Combien de temps dure un deuil ? 6 mois, un an, 10 ans, le temps d’une vie…
En fait, c’est un peu comme si je vous demandais : combien de temps dure une blessure ? La question est tellement générale, que vous me répondrez probablement : “ça dépend”. Ça dépend de la blessure, ça dépend des ressources du corps, ça dépend de si on prend soin de la blessure.
Le deuil, c’est un peu pareil. C’est un processus qui se met en route pour nous aider à cicatriser une blessure psychique ; celle de la perte définitive d’un être cher. Et ce processus de reconstruction, on peut l’accompagner, c’est ce que l’on appelle le travail de deuil. On verra qu’il comporte un certain nombre de tâches, dans une prochaine séance.
La question de la résolution du deuil :
quand peut-on dire que son deuil est terminé ?
Cette question de la durée du deuil en appelle nécessairement une autre ; celle de la fin du deuil. Quand est-ce que l’on peut dire qu’un deuil est terminé ? Cette question qui pourrait paraître simple divise en réalité aussi bien les spécialistes, les associations que les personnes en deuil.
Certains diront que le deuil n’a pas de fin, qu’il dure toute une vie, parce que la blessure de la perte sera toujours là, inscrite dans le coeur.
D’autres, dont je fais partie, répondront que l’on peut considérer que le deuil est terminé, lorsque la plaie n’est plus ouverte, qu’elle a en quelque sorte cicatrisé, et que le temps de la grande souffrance est révolu. Ce qui n’empêchera pas, de temps à autre, de voir son coeur se remplir d’une douce peine, si une parole, une date particulière, un souvenir appuient un peu fort sur la cicatrice. Mais pour autant, on est parvenu à retrouver un certain équilibre intérieur, la vie a de nouveau du goût et on se sent capable de s’investir dans de nouveaux projets de vie.
Pourtant, on m’a dit que le deuil dure en moyenne…
Proposer une durée moyenne du deuil est généralement peu utile, parce que le temps du deuil varie beaucoup d’une personne à l’autre et même pour une seule personne d’une perte à l’autre.
On entend parfois dire que le deuil dure, au moins, un an. C’est une durée, qui a le mérite de souligner l’importance de se donner le temps de revisiter au moins une fois les anniversaires et dates particulières.
Mais parfois, c’est plus court et ça ne veut absolument pas dire que vous n’aimiez pas cette personne, d’autres fois c’est bien plus long et cela ne doit pas vous inquiéter outre mesure. L’important est de suivre votre rythme, de vous montrer bienveillant avec vous-même, de vous faire accompagner si vous en ressentez le besoin et surtout d’éviter de rajouter de la souffrance à votre souffrance en craignant de ne pas être normal.
Les 4 étapes du deuil :
Aujourd’hui, nous allons parler des étapes du deuil. On va aborder ce sujet avec prudence, car décrire le deuil en termes d’étapes recèle un piège : celui de la simplification à outrance d’un processus complexe.
Les étapes du deuil | Le concept est très populaire, c’est souvent l’une des seules choses, que l’on connaît à propos du deuil. Mais tout le monde ne parle pas des mêmes étapes, phases ou stades. Selon les auteurs et les modèles théoriques choisis, le nombre d’étapes peut varier de trois à sept !
Pourquoi les “5 étapes du deuil” d’Elisabeth Kübler-Ross ne sont pas toujours pertinentes ?
Le modèle le plus connu est, sans doute, celui d’Elisabeth Kübler-Ross, une psychiatre pionnière dans le mouvement des soins palliatifs. En 1969, elle décrit pour la première fois, un processus psychologique qui passe par 5 étapes différentes : 1) le déni, 2) la colère, 3) la négociation, 4) la dépression, 5) l’acceptation.
Mais à l’origine, Kübler-Ross décrit ce qui se passe chez la personne en fin de vie, c’est-à-dire chez une personne qui fait face à l’annonce de sa propre mort, de sa propre fin. C’est une situation différente pour celui ou celle, qui apprend la mort de son conjoint ou de son enfant… Cette personne va devoir apprendre à composer avec l’absence de l’être aimé et avec le trou béant laissé dans sa vie. Bien sûr, il peut exister des similitudes : le choc de la nouvelle, la présence de colère, le vécu dépressif …
Néanmoins, les enjeux du processus de deuil sont différents. Il s’agit ici de parvenir, tant bien que mal et après un certain temps, à apprivoiser l’absence de la personne aimée, à se reconstruire et retrouver un équilibre intérieur pour poursuivre sa vie.
Le modèle des “5 étapes de Kübler-Ross” est encore souvent évoqué lorsque l’on parle de la perte d’un proche… Mais il est de plus en plus critiqué… Représenter le deuil en une succession d’étapes peut laisser croire qu’il s’agit d’un processus linéaire où l’on passe inévitablement par l’étape 1 puis l’étape 2, 3 et ainsi de suite. C’est une idée fausse que combattent les auteurs mêmes de ce modèle (Elisabeth Kübler-Ross & David Kessler), dès l’introduction de leur ouvrage “Sur le chagrin et le deuil” :
Elisabeth Kübler-Ross & David Kessler
D’autres chercheurs et cliniciens remettent en cause la notion même d’étapes. Comment réduire un processus aussi complexe et singulier, fait d’allers-retours et de mouvements contradictoires, en grandes étapes ? Force est de reconnaître que jusqu’à aujourd’hui, les études scientifiques menées sur les étapes du deuil, notamment les 5 étapes de Kübler Ross, n’ont pas donné de résultats probants, dans un sens comme de l’autre.
Qu’est-ce qui peut vous attendre
sur le chemin du deuil ?
Pour notre part, on a remarqué que connaître les étapes qui peuvent jalonner son deuil est souvent utile. Mais seulement si vous les prenez pour ce qu’elles sont : une représentation très simplifiée et donc approximative et déformée de la réalité.
Par exemple, elles peuvent, vous aider à réaliser que le deuil est un chemin et que votre souffrance d’aujourd’hui, évoluera, et s’apaisera au fil du temps. Elles peuvent aussi vous fournir des points de repère et vous rassurer sur ce que vous vivez. Vos réactions ne sont pas “anormales”, elles sont assez fréquentes et d’ailleurs vous les retrouvez décrites à certaines étapes. En revanche, ne les prenez pas comme un guide à suivre. Il est normal et fréquent que les chemins du deuil s’éloignent des modèles théoriques.
Le modèle des 4 étapes du deuil
“Ce n’est pas possible”
L’étape 1 : la phase de sidération, de choc
L’annonce du décès de l’être aimé, laisse place à une première phase dite de choc, de sidération voir de relatif déni : “Non, ce n’est pas possible ! Je ne peux pas y croire”. On reste incrédule devant la terrible nouvelle d’autant plus lorsque la mort a surgi brutalement.
Le choc de la nouvelle peut susciter des réactions très diverses. On peut se sentir comme anesthésié au niveau de ses émotions, avec une sensation d’engourdissement, de flottement. Comme si l’on était dans un mauvais rêve et qu’on allait se réveiller. Pour autant, le lieu, le moment, les détails resteront gravés dans notre mémoire.
On peut aussi se mettre à pleurer, sentir son coeur s’emballer, et éprouver une sensation de vertige qui… parfois… peut mener à une authentique crise de panique. Progressivement, le choc des premiers instants et des premiers jours laisse la place à une deuxième phase dite de recherche ou de protestation.
L’étape 2 : la phase de recherche
Le temps des obsèques est passé, et autour de soi, la vie semble reprendre son cours. Les proches et l’entourage sont souvent déjà retournés à ce qui fait leur quotidien.
Commence alors une période, où l’on est confronté à l’absence de la personne aimée. La perte de cette personne n’est plus une réalité, un peu abstraite, voire irréelle. Elle devient palpable.
Sa voix et son regard, son sourire et ses mimiques, son odeur, sa personnalité nous manquent. On commence à mesurer le vide qu’elle a laissé dans notre vie. On ressent la souffrance de ne plus pouvoir partager de moments tendres et complices.
Cette souffrance peut revêtir, selon chacun, les habits de la colère, de la culpabilité, du sentiment d’abandon, de la tristesse voir de la détresse. Mais nous reviendrons en détail, sur toutes ces émotions dans un prochain article.
Le téléphone, encore. Ce matin quelqu’un m’appelle, quelqu’un qui me parle de lectures, je ne comprends pas bien, j’écoute, je laisse aller et d’un seul coup je me dis qu’il faut abréger cette conversation, que tu risques de m’appeler comme tu le fais, n’importe quand, pour me demander n’importe quoi, je ne voudrais surtout pas que tu te heurtes au refus de la sonnerie, très vite je raccroche et il me faut encore quelques secondes pour comprendre que tu es morte et que tu ne m’appelleras plus.
Extrait du livre témoignage : La plus que vive – Christian Bobin
Le besoin de garder le lien
À cette étape, on sait au niveau intellectuel, que la personne n’est plus. Mais on ne l’a pas encore intégré au plus profond de soi. D’autant que bien des détails de notre quotidien nous évoquent l’être aimé : les photos, ses affaires, les habitudes de vie…
Cela demande du temps de transformer cette relation extérieure en une plus grande présence intérieure. Pour le moment, on ressent juste le besoin fort de rester proche, de prolonger le lien.
Par exemple, on se surprend à espérer un possible retour. On a l’impression d’entendre ses pas ou sa voix, de reconnaître son visage dans une foule. On pense tout le temps à l’être aimé, il prend toute la place dans notre esprit, de jour comme de nuit.
On peut ressentir le besoin de regarder les photos, d’écouter sa voix sur son répondeur téléphonique, de mettre son parfum, ou de retrouver son odeur sur l’une de ses affaires. On peut aussi se rendre régulièrement au cimetière pour se recueillir, pour lui parler, pour laisser libre cours à ses émotions.
La tentation de la fuite en avant
Face à la souffrance, certains sont tentés de s’étourdir dans un trop-plein d’activités. Pour éviter de penser à l’être aimé. Parce qu’il y a la peur d’être submergé de douleur, parce que les mots s’embrouillent, ou font tout simplement défaut. Cette fuite en avant permet de différer la douleur, mais il serait naïf de penser qu’elle l’annulera ou la fera disparaître.
L’étape 3 : la phase de désespoir et de désorganisation
Le temps passe… Petit à petit, on intègre au plus profond de soi, la perte irréversible de la personne aimée et ce que cela implique. Cette prise de conscience s’accompagne d’une phase de désespoir et de désorganisation.
C’est une période très éprouvante. Elle survient plusieurs mois après le décès et apparaît pourtant plus difficile à vivre que les précédentes étapes.
Souvent, notre détresse est exacerbée par l’impression que l’on vit une régression. On avait le sentiment qu’on ne s’en sortait pas si mal et surtout que le plus dur était derrière nous. L’entourage aussi pensait que le plus dur était passé… On peut donc se sentir moins entouré, moins soutenu, on peut même commencer à entendre des phrases comme, “il faut que tu tournes la page, il faut oublier et passer à autre chose”.
Pourtant, c’est le moment où l’autre nous manque le plus, où son absence nous pèse le plus. C’est le moment, où l’on se sent bien seul sur notre chemin de deuil.
Au niveau des émotions
On peut avoir les nerfs à fleur de peau, être très sensible et facilement irritable. On peut ressentir des sentiments mêlés de colère, d’abandon, d’anxiété, de désespérance ou de culpabilité. Avec une intensité plus forte qu’auparavant.
Au niveau intellectuel
Cette période est caractérisée par un état dépressif, qui n’est pas exactement une dépression, comme nous le verrons dans un prochain article. Cet état dépressif s’accompagne d’un ralentissement de la pensée, d’une tendance à ressasser les choses, et d’une perte d’intérêt pour le monde environnant.
On n’a plus gouté à rien, tout nous parait vain, on a tendance à s’isoler, à manquer d’énergie et de concentration. Les gestes, les plus banals du quotidien demande un effort qui nous paraît surhumain.
Parfois, on constate une tendance à idéaliser de manière excessive la personne disparue. Elle se retrouve parée de toutes les qualités, de toutes les vertus. En un mot, elle touchait à la perfection. Évidemment, en comparaison, les vivants font bien pâle figure. Il faut donc se méfier si cette idéalisation se prolonge, car elle peut nous isoler et nous empêcher de réinvestir affectivement de nouvelles personnes.
À la déchirure de la perte, succède un mouvement de cicatrisation.
Bien que douloureuse, cette phase de désespoir et de désorganisation est nécessaire. Elle est utile à la phase reconstruction, comme labourer un champ peut être utile à son ensemencement. Et gardez bien à l’esprit qu’elle est temporaire. C’est une phase de transition, qui correspond à un travail psychique intense : à la déchirure de la perte, succède un mouvement de cicatrisation.
Cette étape, qui peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années, va laisser doucement la place à une phase de reconstruction.
L’étape 4 : la phase de reconstruction, d’acceptation
Progressivement, on éprouve le désir de reprendre sa place dans le monde des vivants. On consent, peu à peu, à composer avec la mort de l’être aimé, à apprivoiser son absence. Cette reprise de la vie sans l’autre, dernière étape du processus de deuil, s’accompagne souvent d’habitudes, valeurs et priorités de vie nouvelles.
L’importance que l’on accordait à certaines choses peut changer. Pour certains, par exemple, la réussite professionnelle ou les biens matériels qui leur paraissaient jusque-là essentiels vont perdre de leur intérêt. D’autres valeurs comme la solidarité, la spiritualité ou encore le besoin de paix intérieure peuvent prendre le relais.
Il est courant que cette épreuve avec tout ce qu’elle entraîne conduise à une transformation profonde de ce qui nous définit et donne sens à notre existence.
À mesure que l’on se reconstruit, on se sent prêt à s’investir dans de nouveaux projets de vie. Ce qui ne signifie pas que l’absence et le chagrin ont complètement disparu ; la déchirure de la perte est toujours inscrite en nous, mais elle n’est plus béante, elle cicatrise. Le souvenir de la personne est toujours là, mais il se fait plus tranquille, plus apaisé.
Bien sûr, il y a toujours des hauts et des bas, des jours avec et des jours sans, mais les ronces et les crevasses qui se trouvaient sur notre chemin, nous ont permis d’acquérir une plus grande tranquillité d’âme. Et à nouveau, la vie a du goût.